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)> Je n’ose pas écrire toute cette mésaventure à ma mère, Je peur de la désoler.

» Dans quelques jours, je traiterai, si je peux, ma grosse affaire, mais je suis exaspéré et découragé. »

Le i4 juillet suivant, il annonce l’avortement complet de ses projets :

a Tout a échoué. Un mouchard ne peut pas réussir dans une ville aussi défiante. J’ai été malade pendant deux mois et demi… Le joli voyage ! Cependant je veux qu’il me serve à quelque chose, et je fais un livre sur la Belgique, dont les fragments paraîtront au Figaro. La question des mœurs (mœurs politiques, clergé, libres-penseurs) est déjà rédigée. Maintenant, il faut voir Anvers, Bruges. Namur, Liège, Gand, etc. En somme, je saurai faire un livre amusant, tout en m’ennuyant beaucoup. îci, tout a été contre moi, tout m’a nui, surtout ma sympathie visible pour les jésuites. Vous savez probablement dans quelle situation extraordinaire se trouvent la Chambre et le ministère. J’espérais des coups de fusil et [des barricades. Mais ce peuple est trop bête pour se battre pour des idées. S’il s’agissait du renchérissement de la bière, ce serait différent… Quel peuple inepte et lourd ! Ici les jésuites ont tout fait, et tout le monde est ingrat pour eux. »

Il poursuit la tâche commencée, mais sans entrain. Au bout de cinq mois de séjour à Bruxelles, il écrit à \I. Vncelle :

2 septembre i864 « Je suis content de mon livre. Tout ce qui est mœurs, culte, art et politique est fait. Il manque la rédaction de mes excursions en province. Je ferai cela à llontteur. J’écris à M. de Vil— lemessant de ne rien publier avant mon retour en France. Vous

catalogue descriptif esquissé par Baudelaire, On en trouvera le texte entier dans les ( ouvres posthumes qui seront éditées incessamment par le Mercure de France.