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éditeur, et sa délicatesse le faisait souffrir de l’impossibilité où il se trouvait de remplir les engagements pris envers un ami malheureux.

Il est vrai que celui-ci avait entre les mains, comme éditeur et aux termes de leurs traités, un gage qui lui répondait très largement de sa créance. Au premier avis de la catastrophe inévitable et prochaine, Baudelaire s’était empressé de lui proposer cette ressource extrême : « Dans le cas de désastre, pensez aux Fleurs et aux Paradis, auxquels j’attache de l’importance (1 . o Le poète n’aurait eu qu’un moyen immédiat de venir au secours de son ami, c’eût été de gagner avec de nouvelles œuvres assez d’argent pour rembourser les avances qu’il avait reçues.

En 1860, il avait espéré tirer une petite somme d’une traduction du Calumet de Paix, qui lui était demandée par un Américain, M. Robert Stœpel, compositeur d’une symphonie sur l’œuvre de Longfellow, pour être déclamée, nous dit l’ouvrage de Pincebourde, en manière d’intermèdes explicatifs. Mais ce projet, qu’atteste la pièce LXXXY des Fleurs du mal (édition définitive), n’aboutit pas.

Il ne fut pas plus heureux avec la belle édition illustrée qu’il rêvait de consacrer à Edgar Poe (2), non plus qu’avec l’album des Vues de Paris de Méryon, où il eût aimé à glisser « les rêveries philosophiques d’un flâneur parisien (3) » .

(1) Lettres 16 janvier 1861.

(2) Id. i3 juillet 1860.

(3) ld. passim, et notamment 8 janvier, 16 février, avi 1860.