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de l’éditeur, ne se montra guère plus habile, comme en témoigne ce triolet attribué à Àsselineau :

De Broise, (i) imprimeur d’Alençon, À Lançon confie sa défense (sic). Je trouve semblable à Lançon De Broise, imprimeur d’Alençon. Lançon prononce en râlant son Plaidoyer de peu d’importance. De Broise, imprimeur d’Alençon, À Lançon confie sa défense.

Asselineau, racontant, dans la Vie de Baudelaire, l’audience où le poète s’entendit condamner, proteste avec indignation contre l’arrêt du tribunal. Une note marginale de l’exemplaire des Fleurs du mal, qui appartint à Poulet-Malassis, complète le récit d’ Vssclineau et nous donne l’appréciation de cet éditeur, très philosophe d’opinion et de tempérament, toujours prompt, par suite, à se résigner aux désagréments plus ou moins graves que lui attiraient son esprit d’aventure ou les épreuves inséparables de sa profession :

« L’auteur et les éditeurs et imprimeurs des Fleurs du mal furent prévenus d’offense à la morale politique et religieuse. On écarta le délit d’offense à la morale publique et aux bonnes mœurs. Baudelaire fut condamné à trois cents francs d’amende, et moi et mon beau-frère, chacun à cent francs et à la suppression des pièces portant les numéros XX, XXX, XXXIX, LXXX, LXXXI et LXXXVI1. Les considérants du jugement furent d’ailleurs flatteurs pour Baudelaire, et le ministère public, par l’organe de M. Pinard, conclut à la modération de la peine. »

Poulet Malassis se contente certes de peu, quand il (i) L’associé de Poulet-Malassis.