Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
PAILLUMIDO.

Le chef des dix est ferme.

GIBETTO.

C’est un beau caractère !

LE CHEF DES DIX.

Apprenez que vous nous auriez injustement attaqués. Ces aimables jeunes filles étaient ici pour affaires sérieuses. Elles sollicitent le monopole de l’exploitation des gondoles vénitiennes.

MALATROMBA.

Et le leur avez-vous accordé ?

LE CHEF DES DIX.

Sans hésiter…

MALATROMBA.

Et bien donc, qu’elles se retirent et nous laissent causer de l’importante affaire qui m’amène auprès de vous. Huissier ! accompagnez-les !

LE CHEF DES DIX, à l’huissier.
––––––Reconduisez ces demoiselles
––––––Avec vos plus jolis gants blancs ;
––––––Ayez bien soin d’avoir pour elles
––––––Tous les égards dus à leurs rangs !
CHŒUR DES GONDOLIÈRES.
––––––Demain, laissez là les affaires,
––––––Et dans nos gondoles gaiment,
––––––Venez avec vos conseillères
––––––Administrer moins gravement.

(Elles défilent devant le Conseil, Flametta à leur tête.)


Scène V

LE CHEF DES DIX, LES CONSEILLERS, MALATROMBA.
LE CHEF DES DIX, à part.

Quelle séance, mon Dieu, quelle séance ! (Désignant Malatromba.) Trouble-fête va !

MALATROMBA.

Vite ! messieurs, prenons place, je vous apporte de grandes nouvelles.