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il ne me reste plus qu’à m’évanouir ! Oui, c’est cela, je vais m’évanouir ! Que je ne retrouve plus cet homme à mon réveil !… Ah !… (Elle tombe pantelante et essoufflée dans un fauteuil, en poussant un petit cri.)

Baptiste, à Cornarino.

Monsieur, elle est évanouie.

Cornarino, avec rage.

Ah !…

Cornarino et Baptiste, à Malatromba.

Pourtant, seigneur…

Malatromba.

Eh bien ! que signifie !… mes espions ordinaires ! est-ce que nous deviendrions sensibles ! Par Satan, ce serait bouffon et presque merveilleux !… Allons, maîtres drôles !… d’un mot, je puis vous faire pendre !… ne l’oubliez pas !…

Cornarino, à part.

Hélas !…

Baptiste, à part.

Il croit pas dire si vrai !

Malatromba.

Allons ! sortez !

Cornarino.

Sortir… jamais !

Baptiste.

Jamais !

Malatromba.

Comment, jamais !

Cornarino.

Notre devoir est de veiller sur vous !

Baptiste.

Sur vos précieux jours !

Malatromba.

Au fait !… si quelque audacieux tentait… (À Cornarino.) Eh bien ! cachez-vous et tenez-vous prêts au cas où j’aurais besoin de vous !

Cornarino.

Nous cacher, mais où ?

Baptiste.

Oui, où ?