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Scène IX

LA ROUGE, NICOT.

Ils sont restés tous deux immobiles et interdits. La Rouge est restée depuis un instant au fond.

NICOT.

Myriame ? pourquoi qu’il m’appelle Myriame ?… J’ sais pas… mais pas moins voilà toute mon espéculation par terre.

LA ROUGE, descendant lentement.

Alors, tu voulais épouser la Sincère… et tu m’ laissais là, parce que j’avais moins de dot ?

NICOT, simplement.

Dam ! j’ sais pas… C’est vrai !…

LA ROUGE, pleurant.

Ah ! c’est pas bien !

NICOT.

Tu pleures ?… (Sérieux.) L’ fait est que c’est p’t’ êt’ pas aussi délicat que j’aurais cru… il me semble même que c’est… Oh ! tiens ! c’est drôle !… (Mettant la main sur son cœur.) Mais qu’est-ce que je sens donc là ?

On entend à l’orchestre la mélodie d’entrée du premier acte.

LA ROUGE.

C’est peut-être ton cœur, Nicot ?…

NICOT.

Mon cœur ?… c’est vrai ! C’est comme un tressaillement que je ne connaissais pas.

LA ROUGE.

Oh ! oui… c’est cela… c’est bien cela… te souviens-tu… entends-tu comme moi ?…