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VAUTENDON.

Quelle soupe, mes enfants ! ça élève l’âme, on se sent meilleur.

NICOT, à Jeannet.

Eh ben ! p’tit, et l’ poulet ?

JEANNET.

Laisse faire… je l’couve… (S’approchant de la Sincère et la lutinant.) C’est gentil, tout d’ même tout ça, la Sincère.

Il glisse le billet dans son fichu.

LA SINCÈRE, lui donnant un soufflet.

Eh ben ! et ça, toi, précoce !…

NICOT.

Ça y est ?…

JEANNET, à Nicot.

Dans son fichu !

VAUTENDON, au fond.

Allons, allons, bannissons la tristesse. Ce soir, après le conjungo, vous assisterez à une fête que je donne à Benoîton.

LA SINCÈRE.

Benoîton ! qu’est-ce que c’est que ça ?

VAUTENDON.

Benoîton, c’est mon bœuf… mon bœuf qu’a la prime… un’ fête comme à Paris, la grand’ ville… j’ai loué la musique du Cirque… deux clarinettes et une grosse caisse !… des masques… Il y en a pour vous tous… (A part.) C’est moins pour les réjouissances que pour qu’on en parle… (Haut.) N’y a qu’un’ chose qui m’ manque pour mettre sur l’ dos de Benoîton… j’ voudrais… mais je l’ trouv’rai… En attendant, à vous cette autre bourse, mes bons amis ! (Même jeu qu’au commencement de la scène. Tout le monde se précipite. Vantendon tire la ficelle. Jeannet la coupe et prend la bourse. Déconcerté.) La ficelle était usée…

JEANNET, montrant la bourse.

Viv’ m’sieu Vautendon !