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LA MARQUISE.

Marquis, venez donc.

Ils prennent place.

L’INTENDANT.
––Monseigneur a voulu par grâce singulière,
––Suivant le noble élan d’un cœur vraiment princier,
––Annette, vous donner le chapeau de rosière,
––––A vous, Colin, le titre de rosier.
TOUS.

Vive monseigneur !

CHŒUR.
––––––Recevez cette récompense
––––––Et les honneurs qui vous sont dus ;
––––––Quel triomphe pour l’innocence,
––––––Pour les bergers et leurs vertus.

Annette et Colin, placés sous un dais de fleurs porté par quatre bergers, viennent s’incliner devant le marquis et la marquise. L’intendant et le bailli précèdent la marche en portant les couronnes de roses sur un coussin.

LA MARQUISE, bas à Colin après l’avoir couronné.

Êtes-vous heureux, berger ?

COLIN.

Oh !

LE MARQUIS, même jeu, à Annette.

Es-tu contente, petite ?

ANNETTE.

Ah !

LE MARQUIS.

Eh bien ! reste un instant pour me le dire.

L’INTENDANT, à part, et riant.

Allons ! voilà l’innocence des champs aux prises avec la corruption des villes ! Ah ! ah !

Il sort sans être vu.