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––––––Un beau mouton à blanche laine
––––––Que m’avait donné mon Colin ;
––––––Près d’une brebis dans la campagne
––––––Il s’est enfui là-bas… là-bas !
––––––Faut croire qu’il se plaît près d’ sa compagne
––––––Car à mes cris il n’ répond pas,
––––––––––Hélas ! hélas !
––––––Tous les moutons sont des ingrats !
––––––––––––Ah ! ah !
LE MARQUIS.

Ah ! voilà la vie pure des champs !… Il me semble que je mange des fruits et que je bois du lait… Si j’étais poëte et si j’avais mes pinceaux !

LA MARQUISE.

Et dites-moi, mes enfants, n’avez-vous jamais aimé autre chose que ce mouton et cet oiseau ?

COLIN et ANNETTE.

Non !

LE MARQUIS.

Tête-bleu ! c’est prodigieux !

COLIN.

Pourtant, je dois dire qu’un jour en regardant Annette endormie.

LE MARQUIS.

Hein ! berger ! — continuez, mon ami.

COLIN.

Je m’approchai doucement… bien doucement… tout doucement…

LE MARQUIS.

Ensuite… c’est palpitant !

COLIN.

Je vis une guêpe se glisser sous son fichu.