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Scène VIII

Les Mêmes, LA MARQUISE, LE BAILLI, Bergers.
LA MARQUISE, descendant du perron, à part.

On n’a pas idée de ça… Colin veut être couronné rosier… ces bergers sont d’une exigence !… (Haut.) Marquis, venez vous asseoir.

LE MARQUIS, s’asseyant sur le haut des marches.

Et maintenant, si j’ose m’exprimer ainsi, que la fête commence.

LE BAILLI.

Monseigneur ! voici la triple essence de naïveté de nos hameaux.

LE MARQUIS.

Faites venir la triple essence.

Les bergers et bergères entrent par couple en dansant et viennent saluer le marquis et la marquise.

CHŒUR.
–––––––Célébrons avec ivresse
–––––––Le retour de monseigneur,
–––––––Livrons-nous à l’allégresse,
–––––––Il vient faire notre bonheur.
LE MARQUIS.
––––––Nous allons juger leur candeur.
NICETTE.
––––––Avec Lucas sous les charmilles
––––––Je folâtrais sans plus de façons :
––––––On m’ dit qu’ c’est bon pour les garçons,
––––––Mais qu’ c’est très-mauvais pour les filles.
––––––— J’ suis si naïv’, monsieur le marquis,
––––––J’ suis si naïv’ qu’ j’ai rien compris.
CHŒUR.
––––––Qu’elle est naïv’, monsieur le marquis !
––––––Son innocenc’ n’a rien compris.