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poésies.


C’était votre devoir, à vous, reines du monde,
D’allumer un flambeau, dans cette nuit profonde,
Qui pût illuminer l’univers incertain,
Et qui, de ses projets montrant la perfidie,
Fît mettre l’autocrate et sa race flétrie
Au ban du genre humain.

Des droits des nations sublimes sentinelles,
Vous avez, conquérant des palmes immortelles,
Accompli la grandeur de cette mission,
Sans craindre des tyrans les menaces terribles.
Les peuples béniront les deux noms invincibles
De France et d’Albion.

Fiers des grands souvenirs de leur vaillante épée,
Quand les Français disaient cette immense épopée
Que l’on nomme Austerlitz, Lodi, Wagram, Eylau,
Jalouse de leur gloire, objet de son envie,
Des rives d’Albion une voix ennemie
Répondait : Waterloo.

Mais ces temps sont passés : l’Angleterre et la France,
Dont les âges futurs chanteront la vaillance
De ces brillants guerriers que la justice arma,
Rappelant du passé les heures fugitives
Et les faits immortels, les échos des deux rives
Répéteront : Alma !

Pour nous, ô Canadiens ! enfants de ces deux races
Dont l’univers entier garde les nobles traces,