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octave crémazie

« D’un côté, certitude de perte d’argent, de l’autre, résultat nul pour la littérature canadienne. Devant une pareille alternative, il serait absurde d’abuser de votre sympathie pour vous laisser engager dans une affaire désastreuse. Donc ne parlons plus d’imprimer un volume de moi.

« J’ai passé un triste hiver, plus souvent malade que bien portant. Je ne me suis guère occupé de poésie. Je ne désespère pas cependant de mener à bonne fin ces malheureux Trois morts. Quand je vous aurai expédié la fin du poème en question, si vous rencontrez un directeur de revue littéraire, en quête de copie, qui veuille bien publier, pour rien, les deux dernières parties de ce travail, vous pourrez les lui donner, si cela vous fait plaisir, car alors je n’aurai pas à me reprocher d’avoir fait perdre de l’argent avec mes vers, puisque la revue qui aura bien voulu les accueillir n’aura fait pour moi aucuns frais autres que ceux des reproductions ordinaires. Nous reparlerons de cela en temps convenable.

« Votre toujours
* * »


V


La veille de la Toussaint 1873, j’entrais dans la petite librairie que tenait le dernier frère survivant d’Octave Crémazie, rue Buade. En m’apercevant, il me fit signe de le suivre dans l’arrière-boutique.