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dernières lettres.

renté qui existaient entre vous et le cher défunt, il devait vous donner tous les détails de ses derniers jours.

M. Jules Fontaine est tombé malade le 11 janvier ; le docteur, appelé aussitôt, l’a trouvé dans un état alarmant. Deux jours après, il a reconnu une péritonite très prononcée.

Comme je connaissais les sentiments religieux du malade, j’ai cru bien faire que d’appeler un prêtre : il a été confessé et a reçu les derniers sacrements. Il s’est affaibli de plus en plus et a expiré une demi-heure après, le 16 janvier, à onze heures du matin, dans les bras du prêtre, qui était encore là, attendant un moment de mieux pour lier conversation avec lui, car il le savait d’un grand esprit.

Je ne crois pas qu’il se soit vu mourir. Il a été frappé mortellement et n’a souffert que les deux premiers jours. Après cela, il se croyait toujours mieux. Soyez persuadé, monsieur, qu’à l’exception de la famille, il ne lui a rien manqué : tous les soins lui ont été prodigués.

Depuis le mois de novembre 1877 que ce digne homme était dans notre maison, il était devenu un ami pour nous : son caractère juste et droit le faisait estimer de tous.

Je me suis fait un devoir, avec M. Regnault, de lui fournir un petit convoi digne de lui : quarante personnes environ pour l’escorter jusqu’à sa dernière demeure.

Comme vous devez le savoir, il devait retourner à