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dernières lettres.

La Commune, qui prétend combattre pour établir en France le règne de la liberté, vient de supprimer d’un seul coup le Petit Journal et six autres feuilles. Le journal de Millaud n’en continue pas moins à paraître. Seulement il laisse en blanc le mot Petit dans son titre.

On parle beaucoup d’une restauration bonapartiste. Si on posait carrément à la France la question : Empire ou république, l’empire aurait encore une immense majorité. Le peuple français votera pour n’importe quel homme à poigne solide qui le débarrassera d’abord de la Commune de Paris, ensuite du gouvernement de Versailles, de ce gouvernement qui n’est ni la république, ni la monarchie.

Si l’état d’anarchie dans lequel nous vivons depuis le 4 doit se prolonger, le commerce sera complètement ruiné. L’article de Paris surtout risque fort de voir se fermer les marchés étrangers. L’Allemagne fournit maintenant tous ces petits bibelots dont le monde civilisé est si friand, à meilleur marché que la France, parce que la main d’œuvre est moins payée de l’autre côté du Rhin. Depuis six mois, les commis voyageurs autrichiens parcourent l’Europe et les États-Unis et font une concurrence désastreuse aux articles fabriqués à Paris.

Privés, pendant six mois, des marchandises parisiennes, les négociants étrangers se sont empressés, dès les premiers jours de février, d’envoyer des commandes considérables aux fabriques de la capitale. On com-