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dernières lettres.

s’abrutit dans les cafés des faubourgs, où les fruits secs de toutes les professions libérales vont lui prêcher, sous le nom de socialisme, le droit au capital, en langue vulgaire, le droit de chiper le porte-monnaie de son voisin.

Vous ne sauriez croire combien les doctrines matérialistes prêchées par l’école de Comte, de Littré, etc., ont fait de ravage en France. Dans cette lutte impie contre toute religion, les paysans sont plus acharnés que les habitants des villes. Ainsi, dans le département du Loiret, Mgr  Dupanloup a reçu le plus petit nombre de voix, parmi les candidats élus. Savez-vous quels sont les électeurs qui lui ont donné leurs voix ? Les habitants des villes. Le parti républicain a soutenu sa candidature, d’abord parce que l’évêque d’Orléans est l’une des gloires littéraires de la France, ensuite pour prouver que la république ne voulait proscrire ni la religion, ni ses ministres.

Dans les campagnes, que Mgr  Dupanloup a comblées de ses bienfaits pendant les inondations périodiques de la Loire, les paysans n’ont pas voulu donner leurs votes à leur évêque et se sont rendus au scrutin en criant : À bas les calotins !

Si, dans les campagnes, on avait voté pour l’évêque d’Orléans dans la même proportion que dans les villes, son nom serait sorti le premier de l’urne électorale.

Chose remarquable, dans les combats livrés dans l’Orléanais, les ennemis de la calotte se sont prudemment tenus enfermés dans leurs maisons. Bien loin de