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dernières lettres.

Ma santé est toujours bonne. Depuis trois jours, il pleut à verse.

Je vous embrasse de toute mon âme.

Votre pauvre enfant.

à ses deux frères.


Orléans, 22 avril 1871.
Mes chers frères,

Je suis toujours privé de vos nouvelles. Les communications postales avec Paris sont encore interrompues. Les troupes de Versailles ont remporté trois avantages qui leur permettront d’investir la capitale. Les communeux ont fait des pertes considérables dans ces rencontres. La terreur continue à régner à Paris. On pille toutes les maisons. Les pauvres prêtres et les religieuses sont plus que jamais en butte à la persécution. Il nous est arrivé à Orléans deux vieux prêtres et un frère de la doctrine chrétienne qui ont réussi à s’échapper en se déguisant en paysans.

Nous sommes depuis deux jours sans dépêches de Versailles. On pense qu’aujourd’hui ou demain au plus tard, les troupes forceront l’enceinte et entreront dans Paris, car il paraît que les Prussiens ont envoyé à M. Thiers un ultimatum portant que, si le 25 avril, le gouvernement n’avait pas dompté l’émeute, les