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dernières lettres.

comme gouverneur de Paris. Je crois que ces craintes sont exagérées.

Dans mon quartier, nous sommes tranquilles. Quelques sons de trompette, quelques roulements de tambour nous réveillent bien un peu la nuit, mais c’est là un petit malheur.

Je vous envoie une botte de journaux qui vous diront les faits et gestes de notre gouvernement. Par ces temps incertains et troublés, j’aime mieux rester chez moi que d’aller chercher les émotions de la place publique, émotions sur lesquelles je suis blasé maintenant.

Je suis bien portant ; l’appétit me revient ; j’ai toujours faim et je travaille à combler le déficit causé par les privations du siège.


aux mêmes.


Orléans, 3 avril 1871.
Mes chers frères,

Depuis hier, je suis dans la ville de Mgr Dupanloup. La situation de la capitale est tellement grave que j’ai cru prudent de prendre congé de messieurs de la Commune.

La poste ne fonctionne plus depuis jeudi, le 30. Je voulais aller à La Ferté, mais le chemin de fer de l’Est ne marche plus depuis vendredi. Le chemin d’Orléans