Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

337
journal du siège de paris.

suite il a fermé toutes les écoles tenues par la calotte. Et pour couronner le tout, il a défendu à toutes les institutions laïques de son arrondissement : 1° d’enseigner ou de faire des prières ; 2° d’apprendre le catéchisme aux enfants ; 3° de conduire les élèves, le dimanche, à l’église ou au catéchisme, comme cela se pratiquait sous le règne du tyran ; 4° de s’occuper de la première communion. Sous l’empire, Napoléon III habillait à ses frais les enfants trop pauvres pour se procurer un vêtement convenable pour s’approcher de la sainte table. Comment trouvez-vous ce monsieur Mottu ? Si ce régime de la liberté devait durer, cette grotesque persécution pourrait inspirer des craintes sérieuses pour l’avenir. Heureusement que la réaction se fera avant un mois.

Samedi soir, 15 octobre. — Temps d’automne, mais pas trop froid. Toujours des escarmouches. Le canon de Noisy a détruit le camp retranché que les Prussiens avaient élevé à la Poudrette. Les pertes de l’ennemi ont été considérables, puisqu’ils ont encore demandé un armistice pour enlever leurs morts. Il se confirme que le chiffre des Allemands mis hors de combat dans la journée du 13, s’élève au moins à 1,500 tués ou blessés. On nous égrène aujourd’hui tout un chapelet de racontars de mauvais augure. Pendant que la république rouge serait proclamée à Lyon, un gouvernement se serait constitué pour acclamer Henri V. En Normandie, l’ex-député Estancelin pousserait le cri : Vive le comte de Paris ! L’armée de Lyon aurait été