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octave crémazie

vient d’inventer un chapeau, etc. » Réclames pour poésies, pour chapeaux, pour modes, etc., tout était pris dans le même tas.

« Dans votre article sur le mouvement littéraire, vous venez de placer la critique dans sa véritable voie ; comme vous aviez pour but de montrer la force de notre littérature canadienne, vous avez dû naturellement ne montrer que le beau côté de la médaille. Si je me permettais de vous adresser une prière, ce serait de continuer ce travail plus en détail, en louant ce qui est beau, en flagellant ce qui est mauvais. C’est le seul moyen d’épurer le goût des auteurs et des lecteurs.

« Personne n’est mieux doué que vous pour créer au Canada la critique littéraire.

« Du long verbiage qui précède, je tire cette conclusion : aussi longtemps que nos écrivains seront placés dans les conditions où ils se trouvent maintenant, le Canada pourra bien avoir de temps en temps, comme par le passé, des accidents littéraires, mais il n’aura pas de littérature nationale.

« Dans votre lettre du 1er juin 1864, à laquelle des douleurs physiques et morales m’ont empêché de répondre, vous me demandez de vous envoyer la fin de mon poème des Trois morts. Cette œuvre n’est pas terminée, et des sept ou huit cents vers qui sont composés pas un seul n’est écrit. Dans la position où je me trouve, je dois chercher à gagner le pain quotidien avant de songer à la littérature. Ma tête, fatiguée par