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Dans cette sombre nuit qui pèse sur nos têtes,
Toi seule as retrouvé l’éclat des anciens jours ;
Dans les cieux assombris ton nom brille toujours,
Aussi grand, aussi pur qu’au temps de tes conquêtes.

Tu n’as pas oublié les leçons immortelles
Que te donnaient les preux aux grands jours des combats,
Ni les saintes vertus qui marchaient sur leurs pas,
Belles comme la gloire et comme elle éternelles.

Non, tu n’as pas appris ces funestes doctrines
Qui faussent les esprits et flétrissent le cœur,
Et qui sèment partout le doute et la douleur
Pour moissonner la mort au milieu des ruines.

Ah ! qu’il nous soit permis de chanter votre gloire,
Ô vous, dont les aïeux, en répandant leur sang
Pour le nom de la France aux bords du Saint-Laurent,
Ont fait les plus grands jours de notre jeune histoire.

Car ce vieux drapeau blanc, aux splendeurs séculaires,
Qui vit tant de combats et brava tant de feux,
A gardé, confondu dans ses plis glorieux,
La sang de vos aïeux et celui de nos pères.

Ces enfants des Normands et ces fils des Bretons
Que la France a laissés aux rives canadiennes,
En chantant les grandeurs de leurs luttes anciennes,
Diront avec orgueil vos exploits et vos noms.



Ô dix-neuvième siècle, époque de merveilles !
Ton génie a créé des forces sans pareilles ;