Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ô patrie ! Ô rive natale
Pleine d’harmonieuses voix !
Chants étranges que la rafale
Nous apporte du fond des bois !

Ô souvenirs de la jeunesse,
Frais comme un rayon du printemps !
Ô fleuve, témoin de l’ivresse
De nos jeunes cœurs de vingt ans !

Ô vieilles forêts ondoyantes,
Teintes du sang de nos aïeux !
Ô lacs ! Ô plaines odorantes
Dont le parfum s’élève aux cieux !

Bords, où les tombeaux de nos pères
Nous racontent le temps ancien,
Vous seuls possédez ces voix chères
Qui font battre un cœur canadien !


Québec, mai, 1860.