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Pour tes étendards la victoire
Semble garder tous des lauriers,
Et tous les fastes de l’histoire
Sont pleins des noms de tes guerriers.
Tu fais surgir avec ton glaive,
Qui voit fuir l’aigle autrichien,
Un nouveau monde qui se lève
Sur les débris d’un monde ancien.

Dans les plaines de l’Italie
Chassant l’ennemi devant toi,
Aux yeux de la terre éblouie,
Tu viens encor dicter ta loi !
Tu déchires, dans ta puissance,
Tous ces vieux traités vermoulus
Qu’autrefois la Sainte-Alliance
Imposait aux peuples vaincus.

Comme l’astre qui sur le monde
Répand à grands flots ses rayons,
Ta pensée ardente féconde
L’univers, comblé de tes dons.
Comme soupire après l’aurore
Les chantre des bois embaumés,
Dans le malheur, c’est toi qu’implore
La voix des peuples opprimés.

Sur les plages les plus lointaines
Tes marins vont porter ta loi ;
Déjà les tribus africaines
Devant ton nom tremblent d’effroi.