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Ses purs accents,
C’était une pauvre orpheline,
Trouvée au pied de la colline,
Sur les brisants.

Un soir, après un jour d’orage,
On entendit sur le rivage
De faibles cris ;
La mer, roulant comme une lave,
Avait apporté cette épave
Dans ses débris.

Sous le toit de la pauvre femme,
Qui près d’elle exhalait son âme
En longs sanglots,
Elle avait passé son enfance
Auprès du marin dont l’absence
Causait ses maux.

Aux premiers jours de sa jeunesse,
Des rêves d’or de la tendresse
Son cœur bercé,
Répondant aux vœux de sa mère,
Lui montra bientôt dans son frère
Un fiancé.

À cet amour toujours fidèle,
Elle était douce, elle était belle
Comme Lia ;
Et, comme toi, parant sa tête,
Elle semblait pour le ciel prête,
Ophélia !