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poésies.


« Apportant le tribut de ses ondes rapides,
« Quand le Nil a versé sur les plaines arides
« La sève et la vie en passant,
« Retrouvant sa vigueur l’antique sycomore
« Sous le ciel africain voit reverdir encore
« Son feuillage resplendissant.

« Telle Stamboul la sainte, après les jours d’orage,
« Dans le sang ennemi retrempant son courage,
« Fait briller son nom rayonnant ;
« Et forte désormais de l’appui de Dieu même,
« Son front porte toujours l’immortel diadème
« De la reine de l’Orient.

« Allah ! Dieu seul est grand et gloire à son prophète !
« Il exauce toujours, au fort de la tempête,
« La prière du vrai croyant.
« Des fils de Mahomet il protège la race
« Et du haut de son trône il abaisse l’audace
« Des fiers giaours de l’Orient. »

Et, découvrant au loin les horizons splendides
Qui s’ouvrent devant eux, aux luttes fratricides
Les peuples dès ce jour renonçant pour jamais
Voguent vers l’avenir en prenant pour boussole,
Ces deux astres bénis et leur douce auréole :
L’industrie et la paix.


1er janvier 1857.