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poésies.

« Devant la splendeur du Croissant.
« Contre le Russe impur, le sultan magnanime
« Pour défense n’avait que sa douleur sublime
« Et son désespoir impuissant.

« Comme le voyageur égaré dans la plaine
« Qu’au milieu de la nuit l’ardent simoun entraîne,
« Nous avons crié vers le ciel,
« Et la source qui coule au pied des térébinthes,
« Aux échos du désert a murmuré les plaintes
« De tous les enfants d’Ismaël.

« De ses fils menacés écoutant la prière,
« Le Seigneur a prêté sa force et son tonnerre
« Aux nobles guerriers d’Occident ;
« Ils sont venus vers nous, ces soldats intrépides,
« Les fils de ces héros qui sur les Pyramides
« Ont gravé leur nom triomphant.

« Du grand Bounaberdi, dont les Kalmouks, nos frères,
« Virent étinceler les armes meurtrières
« Dans les déserts égyptiens,
« De ce sultan du feu la race glorieuse
« A fait briller pour nous dans sa main radieuse
« Le glaive vainqueur des chrétiens.

« L’aigle et le léopard, qui, sur les mers lointaines,
« Promène en padisha ses voiles souveraines,
« Pour nous ont marché de concert ;
« Remplis à leur aspect d’une frayeur mortelle,
« Les Cosaques ont fui comme fuit la gazelle
« Devant le lion du désert.