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prince désire le voir) à cause de sa grande science, (il doit aller le trouver). L’empereur lui-même n’appelle pas son maître ; à plus forte raison un prince (ne doit il pas se permettre d’appeler un savant). (Si le prince désire le voir) à cause de sa vertu et de ses talents ; (qu’il se rende auprès de lui). Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un, désirant voir un sage, se soit permis de l’appeler.

« Dans une des nombreuses visites que Mou, prince de Lou, fit à Tzeu seu, il lui dit : « Anciennement, lorsqu’un prince qui avait mille chariots de guerre, voulait se lier d’amitié avec un lettré, que faisait il ? » Tzeu seu mécontent répondit : « Les anciens disaient : Servez l’homme sage ; comment auraient ils pu dire : Ayez des relations d’amitié avec lui ? » Tzeu seu, dans son mécontentement, ne se disait-il pas : « Si l’on considère la condition de chacun de nous deux, vous êtes prince, et je suis sujet ; comment oserais je contracter amitié avec un prince ? Si l’on considère la vertu, vous devez me servir ; comment pouvez vous prétendre à mon amitié ? » Un prince qui a mille chariots de guerre, recherche