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un office permanent, et doivent être nourris par le prince. Mais ce serait manquer de respect au prince que de recevoir de lui une subvention régulière, sans être employé continuellement à son service. » Wan Tchang dit : « Un lettré accepte les présents du prince ; je ne sais s’il pourra continuer à les accepter. » Meng tzeu répondit : « Mou, prince de Lou, envoyait souvent saluer Tzeu seu ; souvent aussi il lui envoyait de la viande cuite. Tzeu seu n’en était pas satisfait. Enfin, faisant signe de la main aux envoyés, il sortit avec eux. Arrivé devant la porte principale de la maison, il se tourna vers le nord, se mit à genoux, salua deux fois en inclinant la tête jusqu’à terme, et n’accepta pas le présent. Il dit : « Désormais je sais que le prince me nourrit comme il nourrirait un chien ou un cheval. » Dès lors les serviteurs du prince ne lui portèrent plus rien. Peut on dire qu’un prince aime véritablement un sage, s’il ne sait pas l’élever aux charges, ni pourvoir convenablement à son entretien ? »