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commis (pour mériter d’être livrés à un scélérat) ? Un homme vraiment humain agit il ainsi ? Aux autres coupables il a infligé des châtiments ; à son frère il a donné un fief. »

« Un homme vraiment humain, répondit Meng tzeu ne garde pas de colère et ne conserve pas de ressentiment contre son frère ; il n’a pour lui que de l’affection et de la tendresse. Parce qu’il l’aime, il désire qu’il soit élevé en dignité ; parce qu’il le chérit, il désire qu’il soit riche. Chouenn donna Iou pi à son frère pour lui procurer des honneurs et des richesses. Il était empereur ; s’il avait laissé son frère dans la vie privée, aurait-on pu dire qu’il l’aimait et le chérissait ? »

(Wan Tchang dit) : « Permettez moi de vous demander dans quel sens on a dit que Chouenn avait exilé son frère. » Meng tzeu répondit : « Chouenn ne permit pas à Siang de gouverner lui-même ; mais il chargea un officier de gouverner à la place de Siang, et de remettre à celui-ci, le produit des tributs et des taxes du fief. C’est pour cela qu’on a dit qu’il avait exilé son frère. Comment aurait-il