Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/521

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je n’ai pas fait pour cet homme tout ce que j’aurais pu. » En m’examinant, je ne trouve aucun manque d’obligeance à me reprocher. Néanmoins, cet homme continue à me traiter d’une manière dure et impolie. En homme sage, je me dis : « C’est un insensé. Un homme tel que lui, diffère-t-il des êtres privés de raison ? Pour un être sans raison, dois-je me tourmenter ? »

« Ainsi le sage est toute sa vie dans la sollicitude, mais pas même une matinée dans l’angoisse et l’anxiété. Un objet de sollicitude, il en a toujours. (Il se dit en lui-même) : « Chouenn était homme comme moi ; il est devenu le modèle de tous les hommes de son temps et des âges suivants. Moi, je suis encore un homme vulgaire. » Tel est le juste sujet de sa sollicitude. Et que fait il ? (Il imite Chouenn, et) sa sollicitude ne cessera que quand il sera semblable à Chouenn. De chagrin, il n’en a jamais. Il ne se permet rien qui soit contraire à la bienveillance ou à