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chassé les peuples vers Tch’eng T’ang et Ou wang. A présent, si parmi les princes de l’empire il s’en trouvait un qui aimât à pratiquer la bienfaisance, tous les autres princes chasseraient les peuples vers lui. Quand même il désirerait ne pas gouverner tout l’empire, il y serait obligé.

« A présent, ceux qui désirent commander à tout l’empire, ressemblent à un homme qui, pour se guérir après sept ans de maladie, chercherait de l’absinthe conservée depuis trois ans. Celui qui ne se donne pas la peine de cueillir de l’absinthe n’en aura jamais. Un prince qui ne s’applique pas à faire du bien à ses sujets, vivra toujours dans le chagrin et le déshonneur, jusqu’à ce que sa perte soit consommée. On lit dans le Cheu King : « Peut on espérer un heureux résultat ? Nous tomberons dans l’abîme les uns à la suite des autres. » Ces paroles confirment ce que j’ai dit.

10. Meng tzeu dit : « Il est impossible de parler à un homme qui se nuit gravement à lui-même. Il est impossible de rien entreprendre avec un homme qui se délaisse lui-même. Blâmer ce qui est honnête et juste, c’est ce qu’on appelle se nuire