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prince gouverne à la manière des grands sages de l’antiquité ; qu’il est lui-même un grand sage. Nous désirons être les sujets de ce grand sage. »

Tch’enn Siang alla voir Hiu Hing, et fut charmé de son genre de vie. Il laissa de côté tout ce qu’il avait appris (de Tch’enn Leang), et se mit à l’école de Hiu Hing. Tch’enn Siang alla voir Meng tzeu. Répétant les leçons de Hiu Hing, il dit : « Le prince de T’eng veut être un prince vraiment sage. Mais il ne connaît pas encore la voie de la vertu. Un prince sage cultive la terre comme le peuple, pour en tirer sa nourriture ; il prépare lui-même son dîner et son souper, et en même temps il gouverne ses sujets. Le prince de T’eng a des greniers, des magasins, des trésors ; c’est vexer le peuple pour se nourrir soi-même. Mérite t il d’être appelé sage ? »

Meng tzeu dit : « Le philosophe Hiu veut absolument semer lui-même le millet dont il se nourrit. N’est ce pas ? » « Oui, répondit Tch’enn Siang. » Meng tzeu dit : « Le philosophe Hiu veut absolument tisser lui-même la toile dont il se