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pour les princes une excellente règle de conduite, (qui est d’aimer ce qu’aime le peuple, et d’avoir en aversion ce qu’il n’aime pas). Ils la gardent, quand ils sont bons et sincères ; ils la violent, quand ils sont orgueilleux et amis du faste. Pour procurer des ressources à l’État, il est un excellent moyen. Quand ceux qui les procurent sont nombreux, et ceux qui les consomment en petit nombre, quand ceux qui les obtiennent par leur travail agissent avec promptitude, et ceux qui les emploient avec lenteur, elles sont toujours plus que suffisantes.

Un prince bienfaisant augmente sa puissance par sa libéralité ; celui qui n’est pas bienfaisant augmente ses richesses au détriment de son crédit et de son autorité. Quand le prince aime à faire du bien, toujours ses sujets aiment à remplir leurs devoirs envers lui. Quand les sujets aiment à remplir leurs devoirs envers le prince, les affaires du prince sont toujours menées à bonne fin. Les richesses amassées dans les magasins et les trésors publics restent toujours au prince, (parce qu’elles ne sont pillées par personne).