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« En prenant modèle sur les autres pour faire le bien, on les encourage à pratiquer la vertu. Un prince sage ne peut rien faire de plus grand que d’encourager les autres à faire le bien. »

9. Meng tzeu dit : « Pe i ne servait pas un prince autre que celui qu’il jugeait devoir servir ; il ne faisait pas société avec un homme qu’il ne jugeait pas digne de sa société. Il ne paraissait pas à la cour d’un mauvais prince, et ne parlait pas à un homme vicieux. Vivre à la cour d’un mauvais prince ou parler à un méchant homme lui semblait aussi horrible que de s’asseoir en habits de cour au milieu de la fange ou du charbon.

« A juger d’après cela, son aversion pour le mal était telle que, s’il se fût trouvé avec des villageois, et que le chapeau de l’un d’eux n’eût pas été droit, il aurait cru devoir s’éloigner en détournant les yeux. Lorsqu’un prince lui écrivait une lettre d’invitation, même dans les termes les plus polis, il ne la recevait pas. Il ne la recevait pas, parce qu’il croyait inconvenant d’approcher les princes.