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ne craindrais je pas ? Si, m’examinant moi-même, je trouve que j’ai raison, mes adversaires fussent-ils mille ou même dix mille, je marcherais contre eux. Meng Cheu che cultivait la partie sensible de son âme. Tseng tzeu faisait mieux ; il observait l’essentiel (il obéissait à la droite raison). (K’ì, la partie inférieure de l’âme, la sensibilité, le siège des appétits et de toutes les passions. Sīn ou Tchéu, la partie supérieure de l’âme, l’intelligence et la volonté).

« Maître, dit Koung suenn Tch’eou, permettez moi de vous demander des explications sur votre impassibilité et sur celle de Kao tzeu. » Meng tzeu répondit : « Kao tzeu dit : « Ce qui fait défaut dans vos paroles, ne le cherchez pas dans votre esprit » c’est-à-dire ce qu’en parlant vous n’exprimez pas clairement, ne cherchez pas à le mieux comprendre par la réflexion, de peur que le doute et le trouble n’envahissent vôtre esprit ; ce que vous ne trouvez pas dans votre esprit (ce que votre intelligence ne comprend pas), ne le demandez pas à la sensibilité. Il est louable de ne pas demander à la sensibilité ce qui ne se trouve pas dans l’esprit ; mais il ne l’est pas, de ne pas chercher dans l’esprit ce qui fait défaut dans les paroles.