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peuple, ravit l’empire à Tcheou). Si les habitants de Ien ne veulent pas que vous la preniez, ne la prenez pas. Dans l’antiquité un prince en donna l’exemple ; ce fut Wenn wang, (qui laissa l’empire à Tcheou, parce que ce tyran ne s’était pas encore aliéné tous les esprits).

« Quand avec dix mille chariots de guerre vous avez attaqué cette principauté qui avait aussi dix mille chariots de guerre ; les habitants sont allés au devant de vos soldats, et leur ont offert des vivres et de la boisson ; qu’ont ils voulu ? Ils ont voulu échapper à l’eau et au feu ; c’est à dire, ils se sont donnés à vous, afin d’être délivrés d’un gouvernement tyrannique. Si l’eau devient plus profonde et le feu plus ardent, c’est-à-dire si le roi de Ts’i les opprime encore plus que ne l’ont fait leurs princes, ils se tourneront de nouveau vers un autre souverain. »

11. Les habitants de Ts’i avaient attaqué et pris la principauté de Ien. Les princes voisins délibérèrent pour lui rendre son indépendance. Le roi Siuen dit à Meng tzeu : « Un grand nombre de princes forment des plans pour m’attaquer. » Que dois je faire pour me prémunir contre eux ? Meng tzeu répondit : « J’ai entendu dire qu’un prince, dont la principauté n’avait que soixante-dix