Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand les vieillards portent des vêtements de soie et mangent de la viande, et que ceux qui n’ont pas encore blanchi par l’âge, ne souffrent ni de la faim ni du froid, le prince (qui leur a procuré ce bonheur) obtient toujours l’empire sur tous les peuples. »


CHAPITRE II.


1. Tchouang Pao (officier de Siuen, roi de Ts’i) alla voir Meng tzeu et lui dit : « Le roi, dans une audience, m’a parlé de son amour pour la musique : Je n’ai rien trouvé à lui répondre. Dites moi, je vous prie, cet amour de la musique nuit-il au gouvernement ? » Meng tzeu répondit : « Si le roi aime la musique extrêmement (pour lui et pour tous ses sujets), le gouvernement de Ts’i n’est pas loin d’être parfait. »

Un autre jour, Meng tzeu étant devant le roi, lui dit : « Est il vrai que vous ayez parlé à Tchouang de votre amour pour la musique ? » Le visage du roi changea de couleur. « Je ne saurais, dit-il, aimer et cultiver la musique des