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Ce qui nous renvoie en août.


Le président

Oui!... Et encore non; je me trompe. Août c'est l'époque des vacances.


Barbemolle

Renvoyons après vacations.


Le substitut

Il n'y a que ça à faire.


Le président

Mon Dieu, oui !

Consultant ses assesseurs.

Hé? Hé? Haut. Après, vacation!... Emmenez, gardes !


Mapipe, emmené par les municipaux

Cré bon Dieu de bonsoir de bon Dieu de vingt Dieu de bon Dieu de sacré nom de Dieu du tonnerre de Dieu de bon Dieu!

Sa voix se perd.


Barbemolle

Voyons, Mapipe ! Voyons Mapipe ! Ne vous faites donc pas de bile comme ça... Est-ce que je m'en fais, moi ?




Scène VI


Les mêmes, moins Mapipe



Le président

Terrible braillard!


Le substitut

En effet !


Le président

Ça ne fait rien, voilà une question tranchée. Nous allons passer sans plus de délai à l'examen de la seconde affaire.


Le substitut

Avant d'en commencer les débats, je prierai Monsieur le président de vouloir bien demander à l'huissier s'il m'a envoyé acheter l'Officiel !


Le président, à l'huissier

Vous avez entendu la question ?


L'huissier, au substitut

Pas encore, Monsieur le substitut ; je vais y envoyer à l'instant même le municipal de garde.


Le substitut

Je vous serai obligé.


Le président, au substitut.

Vous n'avez pas besoin d'autre chose ?


Le substitut

Non, monsieur le président, merci !


Le président

Alors nous pouvons commencer. Huissier, appelez.


L'huissier

Lagoupille !


Lagoupille, dans l'auditoire.

Lagoupille ? Présent!


L'huissier

Alfred !


M. Alfred, dans l'auditoire

C'est moi !


L'huissier

Approchez !

A Lagoupille.

Passez devant !


Lagoupille

Merci bien, Monsieur l'huissier; je me souviendrai comme vous avez été poli avec moi. Quant à vous, Monsieur Alfred, vous vous conduisez comme un cochon. Et ça, il n'y a pas d'erreur. C'est un galant homme qui vous le dit.


Le président

Qu'est-ce qu'il y a donc, là-bas?


Lagoupille

Il y a que Monsieur Alfred se conduit comme un cochon.


Le président

Vous, vous allez commencer par vous taire. Vous répondrez quand on vous questionnera.


M. Alfred

Bravo ! C'est trop fort, ça, aussi, d'être insulté par une canaille.


Lagoupille

Une canaille !


Le substitut

Je vais être obligé de sévir.


M. Alfred, à Lagoupille.

Ah! Vous entendez !


Le substitut

Contre vous!


Lagoupille

Ça, c'est tapé.


Le président

On ne vous demande pas votre avis.


M. Alfred

On a rudement raison.


Le substitut

Ni le vôtre non plus.


Lagoupille

Très bien.


Le président

Silence, Lagoupille !


Lagoupille

Je ne dis rien.


M. Alfred

On n'entend que lui.


Le président

Alfred, voulez-vous vous taire?


M. Alfred

C'est ce que je fais.


Lagoupille

On ne le dirait pas.


Le président

Huissier !


L'huissier

Monsieur le président ?


Le président

Le premier de ces deux hommes qui ouvre encore la bouche, flanquez-le-moi à la porte.


Lagoupille
et M. Alfred

Ça sera rudement bien fait.


Le substitut

Nous n'en sortirons pas.


M. Alfred

Est-ce que ça me regarde, moi ? Il ne manquerait plus que cela qu'on me flanque à la porte parce que M. Lagoupille s'obstine à vouloir parler quand on lui a dit de se taire.


Lagoupille

Mais, Monsieur, ça n'est pas moi ; on