Le lendemain, au point du jour, cette même araignée soulevait ma fenêtre à tabatière afin de venir prendre ma chemise.
— Elle a emporté votre chemise ?
— Non.
— Comment avez-vous pu voir qu’elle venait l’emporter ?
— Je l’ai vu dans son œil.
J’ai cité cette simple anecdote parce qu’elle semble révéler les deux faces du rire.
Première face : Nous nous étonnons de voir un insecte classé avec des quadrupèdes et nous sommes vivement frappés de la contradiction qu’il y a entre la grandeur des araignées que nous connaissons et celle d’une paire de bottines ordinaire.
Deuxième face : L’absurdité de supposer dans une araignée l’intention préméditée de prendre des objets dont nous nous servons seuls, et imaginer qu’on a vu cette disposition dans son œil (ce qui nous ramène à la première face), excite notre hilarité.