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Le médecin exerce sur moi une double action dont je ne suis pas maître : il m’effraie et ne me rassure pas. S’il me dit : « Vous avez telle maladie », je le crois ; s’il me dit : « Je vous guérirai », je ne le crois plus.

On en vient à se demander si l’obstination du médecin à priver systématiquement le malade de ce qui lui serait agréable, la joie évidente qu’il éprouve à lui crier : « Pas de vin ! Pas d’alcool ! Pas de café ! De l’eau ! De l’eau ! De l’eau ! » n’est pas une forme du sadisme.