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En science, d’une force connue, vous pouvez tirer hardiment toutes les conséquences logiques : il est fatal que l’événement vous donne raison tôt ou tard, et ainsi, pareil à Jules Verne qui n’a jamais fait autre chose, vous passerez prophète à bon compte.

Mon ami le poète Léon Dierx… — ce nom ne peut me venir aux lèvres sans que les larmes me viennent aux yeux !… — avait conçu une Fin du Monde digne de son admirable esprit et qui vaut d’être rapportée.

Il supposait un recommencé du déluge universel : le globe disparu sous les eaux, transformé en une nappe sans fin d’où jailliraient çà et là des extrémités de mâtures. Et au plus haut de ces mâtures, il agrippait par la pensée des tas de perroquets rescapés, suprêmes épaves d’un monde fini, répétant de leurs