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J’en sais qui, arrivées à l’âge de la première communion, y demeurent et s’y cramponnent, ayant accompli en entier le cycle de leur évolution intellectuelle.

Elles sont quelques-unes, comme ça.

Lestées à douze ans, une fois pour toutes, du bagage d’expérience qui doit les mener jusqu’au tombeau, elles se balladent, le front haut, à travers une vie imbécile hérissée de banalités comme la conversation d’un garçon coiffeur, où grouillent confusément le stupide préjugé, la susceptibilité sotte, la rage de parler sans savoir, l’attendrissement à propos de tout, excepté, bien entendu, de ce qui vaut qu’on s’en attendrisse, et la même passion fatale pour tout ce qui est niaiserie, sucrerie ou toréador. Belles têtes ! Oh ! très belles têtes !… Mais, de cervelle, aucunement.

Oui, elles sont comme ça quelques-unes.