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rition de Tom, le brave chien que leur cher fils avait jadis recueilli presque mourant et qui s’était si fort attaché à son maître…

De fait, l’animal était introuvable depuis tantôt huit jours et, malgré les annonces placardées dans le quartier et promettant une grosse récompense à celui qui le ramènerait à la quincaillerie, personne n’en avait encore donné la moindre nouvelle.

— C’est drôle, dit-elle, un chien si intelligent et qui ne s’est jamais perdu… Même qu’il venait souvent tout seul à Watermael avec une lettre dans son collier pour les Frémineurs et rentrait tout droit à la maison sans jamais hésiter sur son chemin… Pourvu qu’il n’ait pas été tué par un de ces vilains soldats !

— Ce serait bien triste, repartit le coiffeur, car les pauvres Claes devaient tenir à ce bon ami de leur Prosper. C’était une petite consolation pour eux… Pour moi, je ne peux pas croire qu’il s’est laissé prendre. Tom était bien trop malin… S’il est parti, c’est qu’il avait ses raisons pour ça…

Elle s’étonna doucement :

— Qu’est-ce que tu veux dire, Pa ?

Mais Théodore fut dispensé de répondre, car en ce moment un énergique coup de timbre résonna dans l’escalier. Ils tressaillirent tous deux et se regardèrent un instant sans parler avec la même angoisse au fond des yeux. Qui donc venait les voir à cette heure aussi tardive ? Un courrier peut-être, à moins que ce ne fût la police allemande, car ils vivaient depuis quel-