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bourgeois qu’il avait ennobli par ses actes. Seule, Camille en connaissait le secret, lequel selon le vœu même de M. de Boismont, ne serait jamais divulgué. C’était assez pour Prosper de savoir qu’un mariage clandestin avait uni ses parents et que sa mère, issue de bonne maison, était morte en le mettant au monde. Il connaissait la vie de son père ; romanesque, elle n’était entachée d’aucun déshonneur ; aussi bien, ce père, n’existait plus lors de la naissance de son fils, la mort l’ayant frappé à son poste dans une colonie lointaine. Personne n’était responsable d’avoir exposé un petit être vagissant à la pitié publique, sinon des serviteurs ou des amis, bien intentionnés sans doute, qui n’auraient pas abandonné l’orphelin à supposer qu’il n’eût pas été tout de suite recueilli par les vieux Claes. Quant au bonheur de ces derniers, il ne devait jamais être troublé par aucune révélation.

Entretemps, M. de Boismont avait rempli le mandat d’exécuteur testamentaire auquel l’autorité ecclésiastique l’avait substitué selon le vœu de la défunte Mlle L’Hœst. Camille pouvait épouser Prosper sans renoncer à la succession de sa marraine. Qu’importait d’ailleurs, puisque le mariage des amants avait été célébré dans une petite ville d’outre-Manche au lendemain de leurs libres noces !

Ainsi ne devaient-ils rien cacher : Péro n’était plus le fils d’Adélaïde…