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— Et bien, moi je le sais, repartit le contremaître. C’est Buellings.

— Allons donc ! protesta Vergust. Je le rencontre tous les jours… Tenez, je l’ai encore vu ce matin et il n’avait l’air de rien. Non, c’est tout ce qu’on veut, un avare, un jaloux, un crève-cœur, mais il n’est pas capable de ça…

— C’est ce qui vous trompe. Voyons, vous savez bien qu’il ne vous aime pas : vous gagnez tant d’argent !

— Mais ce n’est pas ma faute !

— Cherchez bien… Est-ce que vous ne lui avez pas fait quelque chose dernièrement qu’il ne vous pardonne pas ?

— Mais non, au contraire ! Je lui ai même dit que j’en avais assez et que j’allais remettre mes affaires… Ça devait lui faire plaisir puisque comme ça il ne me reprochera plus de faire fortune sur le dos des autres… Et d’ailleurs, depuis ce jour-là il est bien plus gentil avec moi, même que sa femme et sa fille sont revenues à la triperie…

— Justement, fit le contremaître, cette amabilité aurait dû vous surprendre ; sûrement, elle cachait quelque chose…

— Croyez-vous ? repartit le poussah incrédule.

— Mais oui, il voulait écarter vos soupçons. Et puis, vous oubliez quelque chose : est-ce que vous ne lui avez pas dit que vous veniez d’acheter un hôtel à l’Avenue de Tervueren…

— Ça, c’est vrai ! répondit le tripier, mais c’était pour la farce ! Ah ! ça, comment est-ce que vous le savez ?