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une de leurs lettres qui oubliât de donner des nouvelles de mentionner les faits et gestes l’un de l’autre.

Que d’événements depuis l’inauguration de la nouvelle quincaillerie ! La tante L’Hœst morte le mois suivant ; Camille instituée sa légataire universelle sous la condition expresse de n’épouser qu’un prétendant agréé par le confesseur de la dévote ; le refus de la jeune fille d’accorder sa main au baron Von Schuller ; les vaines menaces de ses parents bientôt suivies de son incarcération dans une sorte de bastille religieuse. Et quand Prosper s’occupait à la délivrer en paladin des temps héroïques, la guerre, soudaine comme la foudre, arrachant le jeune homme à son affection filiale et à ses amours pour l’accomplissement du devoir sacré.

Quelle stupeur tout d’abord ! Que d’embarras et de gêne dans la conduite des affaires ! Fort heureusement, le brave Lust était là, installé aujourd’hui dans la maison depuis son mariage avec Adélaïde. Gaillard intelligent, plein de savoir faire et de ressources, il avait paré aux premières difficultés et son dévouement, allié à celui de Bernard, assurait la marche régulière de la quincaillerie.

Le père Claes se reposait sur ses employés avec d’autant plus de confiance qu’il descendait chaque jour dans le magasin. Mais le pauvre homme, qui s’était promis tant de joie à manœuvrer son « auto » dans les avenues de ce hall magnifique, restait bloqué maintenant à la même place, très sombre, affaissé sur lui-même