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courut d’un coup d’œil et regagna le carré où il attendit que la jeune femme lui ouvrit la porte de l’autre chambre.

Mais Camille, angoissée et tressaillante, avait posé la main sur son corsage :

— Un moment, soupira-t-elle, d’une voix étouffée et comme si elle luttait contre une nouvelle oppression :

Le soldat se retourna et plein de courtoise sollicitude :

— Demeurez seulement, Mademoiselle, je vais pénétrer dans cette chambre et…

Il n’eut pas le temps d’achever, Camille s’était élancée devant lui et, les bras étendus, s’opposait à ce qu’il passât outre :

— Oh ! je vous en prie, s’écria-t-elle d’un ton suppliant, n’entrez pas dans cette chambre !

— Calmez-vous, fit-il doucement, ce ne sera qu’une simple formalité…

— Oh ! n’entrez pas ! répéta la jeune femme avec une véhémence croissante. Faites-moi cette grâce de m’accorder ce que je vous demande !

Une expression de contrariété passa sur le visage du soldat. Certes, il ne demandait pas mieux que de se montrer accommodant, mais la complaisance ne pouvait aller jusqu’à l’oubli complet de ses instructions.

— Il m’en coûte beaucoup, Mademoiselle, mais je suis obligé…

— Je vous en prie, reprit Camille d’une voix qui s’étranglait dans sa gorge. N’entrez pas là !

— Oh ! mais vous allez me faire croire que cette chambre recèle…