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Une joie profonde inondait tout à coup le cœur de Martha :

— Charlotte !

Et les amies se tinrent longuement embrassées, mêlant leurs douces larmes.



Martha ne se doutait pas qu’elle eût une autre alliée, et c’était Camille qui savait en détail le roman du petit De Bouck.

La beauté de Mlle L’Hœst, son éducation, sa fortune faisaient grande impression sur la charbonnière qui, depuis l’installation de l’orpheline chez les Claes, apparaissait volontiers à la quincaillerie et se montrait heureuse des visites que lui rendait la jeune fille. Or, dans ses entretiens avec la négociante, il était rare que Camille ne fût amenée à parler de Martha et ne se complût à vanter ses mérites. Elle aimait du reste sincèrement la fille du coiffeur et s’était promis, en accomplissement du vœu que lui avait souvent exprimé Prosper, d’aplanir les obstacles que la vanité de la charbonnière apporterait au bonheur de son fils.

Certes, l’impérieuse femme reconnaissait toutes les qualités de Mlle De Leuw et se faisait à présent très indulgente aux relations plus intimes que sa fille avait nouées avec elle. Martha continuait du reste à rendre de grands services aux De Bouck en se chargeant de leur courrier secret, qu’elle avait le moyen de faire parvenir