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chaud ce soir que l’enfant n’est peut-être pas disposé à dormir.

— En effet, convint le paralytique, on respire péniblement. Je me dis parfois que, par un temps pareil, il fait malsain ici pour l’enfant…

— Je trouve que depuis ce matin, il n’a plus aussi bonne mine, remarqua la vieille dame. Mais c’est à cause de cette température…

Elle avait déjà songé à l’envoyer passer quelques semaines chez les Frémineurs où Clairette continuait de se fortifier et devenait une robuste paysanne. Mais elle n’osait en faire la proposition à son mari, tant elle redoutait que l’absence du petit garçon, qui entraînerait fatalement celle de Camille, ne replongeât tout à coup le brave homme dans une crise de léthargie morale.

En ce moment, le plafond fit entendre un craquement :

— Vous voyez qu’elle est remontée, dit Mme  Claes. C’est drôle tout de même que le petit est encore éveillé… Il est presque neuf heures.

Ils attendaient toujours que Camille chantât sa berceuse. Mais, ce soir, elle se taisait, occupée à une besogne qui devait l’agiter quelque peu à en juger par les gémissements successifs que proféraient les vieilles poutres de la chambre. Or, voilà que le bruit se renforça au point d’inquiéter les quincailliers :

— Ça n’est pas naturel, déclara tout à coup Mme  Claes, Camille ne remue jamais comme ça. Pour sûr qu’il y a quelque chose qui ne va pas aujourd’hui. Si je montais une fois voir ?