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par les forces à l’énergie desquelles nous rapportons immédiatement la production des phénomènes dont nous sommes témoins. Ce lien étroit de solidarité, ou ce consensus merveilleux entre les forces et les actions vitales est ce qui les fait qualifier de forces plastiques ou électives, lorsqu’il s’agit des phénomènes de la vie organique, et d’actions instinctives lorsque l’on considère plus particulièrement les fonctions de relation ou en général toutes celles qui appartiennent à la vie animale. Mais comme la lumière de la conscience n’éclaire que nos déterminations volontaires et réfléchies, tandis que les sens et l’imagination ne nous représentent que des effets mécaniques, nous nous trouvons dans l’impossibilité absolue de nous faire une notion et une représentation, même imparfaite, de la nature et des opérations d’un principe actif dont nous ne savons autre chose sinon qu’il agit fatalement, sans conscience et sans liberté, en se révélant par des œuvres si supérieures à tout ce que le mécanisme peut produire, et même à ce que l’intelligence de l’homme peut obtenir par des combinaisons réfléchies.