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vrai, le but principal de son libelle, et à quoi tendent tous les détails par lui inventés, dont son récit est rempli. Sans y mettre beaucoup d’art, il a trouvé ses lecteurs disposés à le croire et à lui adjuger la moitié de cet honneur, car tout pour un seul ce seroit trop.

Que de haines accompagnent la renommée ! qu’il est difficile d’échapper à l’oubli et à l’envie ! De tous les chemins qui mènent au temple de Mémoire, j’ai suivi le plus obscur : huit pages de grec font toute ma gloire, et voilà qu’on me les dispute ! M. Furia en veut sa part ; il crie dans les gazettes, il arrange, il imprime un tissu de mensonges pour arriver à ce mot : Notre commune découverte. Vous, monsieur, vous voyez la fourbe, et bien loin de la découvrir, vous tâchez d’en profiter pour vous glisser entre nous deux. Vous semblez dire à chacun de nous : Souffre qu’au moins je sois ton ombre. Furia y consentiroit ; mais moi, je suis intraitable : je veux aller tout seul à la postérité.

La gloire aujourd’hui est très rare : on ne le croiroit jamais ; dans ce siècle de lumières